
En Région Occitanie, la réouverture le 29 août 2022 de la ligne ferroviaire Nîmes-Pont-Saint-Esprit dans le Gard, dite Rive Droite du Rhône, a été suivie par celle de la ligne Montréjeau-Luchon en Haute-Garonne le 23 juin 2025. Elles sont les deux premières de la liste des 6 lignes prioritaires désignées par la Région suite aux Etats Généraux du Rail et de l’Intermodalité organisés en 2016.
La ligne Montréjeau-Luchon est la première en France reprise en gestion par la Région et sera bientôt suivie par la ligne Alès-Bessèges dans le Gard.
En effet, le 28 septembre 2023 la Région Occitanie a signé le transfert de gestion de la ligne Alès-Bessèges suspendue depuis 2012 pour raison de sécurité et nécessitant d’importants travaux. La Région confirme ainsi sa volonté de maintenir un haut niveau d’investissement pour sauvegarder et pérenniser ses infrastructures ferroviaires dans le cadre du Plan Rail et de la nouvelle convention passée en 2023 avec la SNCF.
La Région devient maître d’ouvrage en prenant en charge la poursuite des études et des travaux sur le périmètre dont elle aura la responsabilité et qu’elle financera en totalité à hauteur de 60M€.
La Région prévoit d’engager les travaux à l’été 2026 pour une réouverture de la ligne en 2028.
Cette réouverture d’une ligne de proximité représente une opportunité pour les habitants du nord du Gard qui se verront mieux reliés aux agglomérations les plus proches et sera un atout important pour développer la vitalité du territoire.

Le projet de réouverture porté conjointement par la Région Occitanie, SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions, consiste à remettre en service les 7 haltes historiques de la ligne : Salindres, Saint-Julien-les-Fumades, Saint-Ambroix, Molières-sur-Cèze, Gammal, Robiac-Rochessadoule, Bessèges et d’en créer une huitième : Alès-Lycées. Certaines vont être déplacées pour tenir compte des évolutions urbaines locales. À Salindres, par exemple, le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) de la plateforme industrielle impose de déplacer la halte pour la rapprocher plus près du centre-ville tout en pérennisant la desserte ferroviaire du site industriel.
Quatre Pôles d’Echange Multimodal (PEM) seront créés en gares de Salindres, Saint-Ambroix, Bessèges et Alès-Lycées.
Le plan des travaux de modernisation de la ligne Alès-Bessèges est très voisin de celui appliqué pour la ligne Montréjeau-Luchon, ces deux lignes en voie unique non électrifiées présentant beaucoup de similitudes.
Des quais d’une longueur de 75 m seront créés aux 8 haltes. Ils seront accessibles aux piétons et aux personnes à mobilité réduite (PMR) depuis les parkings. Chaque halte sera équipée en éclairage, information voyageurs, distributeur de titres de transport, abris, bancs.
Une remise en état de la voie ferrée longue de 32 kms est prévue sur l’ensemble du linéaire où sont présents le tunnel de Saint-Ambroix et le viaduc de St Julien de Cassagnas.
La télécommunication ferroviaire verra d’importants travaux de modernisation.
Les installations de sécurité ferroviaire seront revues pour tenir compte des nouvelles performances de la ligne, avec un relèvement de la vitesse à 90 km/h de moyenne pour les trains voyageurs et un rétablissement de la vitesse Fret à 40 km/h.
Sur les 12 passages à niveau seuls 7 seront conservés et devront être aménagés pour assurer la sécurité pour les usagers de la route et du train. Après diagnostic, les aménagements retenus seront définis conjointement avec les gestionnaires de voirie et les collectivités locales puis soumis à enquête publique. Ils feront enfin l’objet d’une validation de l’Établissement Public de Sécurité Ferroviaire (EPSF) nécessaire à l’obtention de l’autorisation de réouverture de la ligne.
Le nouveau service commercial assurera 5 A/R quotidiens entre Alès et Bessèges complétés par 2 A/R quotidiens entre Alès et Saint-Ambroix.
Avec la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon, la Région Occitanie a acquis l’expérience de la maîtrise d’ouvrage en tant que gestionnaire et a montré sa capacité à porter un projet d’aménagement ferroviaire. Nul doute que cette expérience profitera à la modernisation de la ligne Alès-Bessèges en respectant l’échéance de 2028 pour sa réouverture.
L’association CDRIC se réjouit de ce nouvel avenir pour la ligne du Gard et est solidaire du travail qu’accomplit l’Association des Usagers SNCF du Gard et des Départements Limitrophes pour la faire renaître, avec le soutien du Comité de Défense des Services Publics en Cévennes et du Syndicat CGT des cheminots d’Alès et de Nîmes.
Avec cette nouvelle ligne du Gard, le train sifflera 3 fois en Occitanie.
