Le Comminges ne sera plus desservi par le train de nuit

Le Comminges ne sera plus desservi par le train de nuit

À partir du dimanche 10 décembre 2023, le train de nuit entre Lourdes et Paris change d’itinéraire. Il ne passera plus par Saint-Gaudens et Toulouse mais par la façade atlantique. Tarbes devient le terminus.

Pourtant, les chiffres communiqués par le Comité de suivi des dessertes ferroviaires de mai 2023 montrent qu’avec 156 000 voyageurs en 2022 les trains de nuit Pyrénéens ont enregistré une hausse de fréquentation de 20% par rapport à 2019 sur les branches Latour de Carol, Cerbère et Lourdes-Hendaye avec un taux d’occupation respectivement de 73%, 59% et 46 %. 

Les enquêtes de satisfaction sont favorables avec des attentes fortes pour la mise en circulation de nouvelles voitures couchettes. Le bilan est plutôt positif pour ces Trains d’Equilibre du Territoire. 

Mais l’horizon s’assombrit. Les nuages ont pour nom AFSB : Aménagements Ferroviaires du Sud Bordeaux et AFNT : Aménagements Ferroviaires du Nord Toulousain. Ces travaux vont débuter pour la création des Services Express Régionaux Métropolitains et la ligne TGV Bordeaux-Toulouse. Travaux qui, au nord de Toulouse, vont représenter plus de 300 jours par an, entre 2024 et 2031, comme indiqué par un porte-parole de la SNCF. 

Deux ans après son retour sur les rails, le train de nuit qui reliait depuis la Bigorre le Comminges à Paris connaît une large refonte de son itinéraire. À compter du 10 décembre 2023, le train de nuit ne passera plus par Saint-Gaudens et Toulouse, mais par la façade atlantique, Tarbes étant désormais le terminus ou le départ. Le trajet a été repensé en raison des travaux “pour au moins 10 ans” selon le même porte-parole.

Au départ de Paris-Austerlitz, le train de nuit passera toujours par Les Aubrais (Orléans) pour prendre la direction de Bordeaux, Dax, Bayonne, Orthez, Pau avant d’arriver dans les Hautes-Pyrénées avec deux arrêts maintenus, Lourdes et le terminus Tarbes.

Les gares de Saint-Gaudens, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye ne seront donc plus desservies par le train de nuit. La SNCF assure maintenir la desserte de ces gares par un bon maillage de TER qui permettra de « rattraper un arrêt avec une correspondance courte ».

Dans ces conditions les perspectives d’un retour du train de nuit Paris-Luchon s’éloignent irrémédiablement même si le collectif « Oui au train de nuit » engage à ne pas baisser les bras. Il rappelle que le train de nuit est un outil unique sur les distances de 800 à 1500km pour le report de l’avion sur le rail en offrant une alternative confortable et économe en énergie. 

Le collectif mobilisé depuis 2016 pour le développement du service TET de nuit, s’appuie sur  un rapport officiel de 2021 (https://www.vie-publique.fr/rapport/279955-developpement-nouvelles-lignes-de-trains-d-equilibre-du-territoire-tet) qui confirme la pertinence de construire 600 nouvelles voitures de trains de nuit pour relancer un réseau complet. Mais, depuis, l’État a réduit l’ambition et il reporte l’investissement d’année en année, au point que les nouveaux trains de nuit risquent de ne pas rouler avant 2030 ! Face aux enjeux climatiques et énergétiques, il convient au contraire d’augmenter l’ambition et d’accélérer.  Il devient donc urgent de :

> Financer dès maintenant la construction des 600 voitures

> Créer de nouvelles lignes de nuit région-région en particulier sur les transversales Est-Ouest

> Mieux desservir l’ensemble des territoires excentrés et de montagne

La ligne Montréjeau-Luchon aura attendu 10 ans pour sa réouverture. 

Faudra-t-il attendre encore 10 ans pour voir le retour du Paris-Luchon ?

Le collectif « Oui au train de nuit » organise ce week-end des 9-10 décembre une action nationale invitant à des rassemblements dans les gares concernées par les 4 inaugurations de ligne de train de nuit (Paris-Strasbourg-Berlin, Paris-Aurillac, Paris-Bayonne-Pau-Tarbes et Paris-Montpellier-Sète-Portbou) mais aussi pour demander le rétablissement des lignes suspendues.

L’association CDRIC sera présente en gare de Saint-Gaudens le samedi 9 décembre pour manifester sa volonté d’un retour du Paris-Tarbes-Hendaye via Toulouse dans un proche avenir.