Dans les Hautes-Pyrénées, le site de Tarbes-Semeac conçoit les différents éléments technologiques des futurs trains à hydrogène d’Alstom. Un centre d’excellence mondial pour le développement des chaines de traction qui travaille notamment sur les futurs Régiolis Hydrogène qui équiperont 4 régions françaises à l’horizon 2025 (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie).
En Occitanie, c’est sur la nouvelle ligne Montréjeau-Luchon que ce nouveau train doit effectuer ses premiers essais.
Sur les 15 sites que compte Alstom sur le sol français (www.alstom.com/fr/alstom-en-france), celui de Tarbes joue un rôle bien particulier. L’hydrogène fait partie du quotidien des équipes d’ingénieurs qui développent les différents éléments qui équipent le train à pile à combustible.
Ce projet est financé par le gouvernement dans le cadre des IPCEI (Important Project of Common European Interest / Projet Important d’Interêt Européen Commun). Il fait partie des 10 IPCEI sélectionnés pour soutenir la filière industrielle française de l’hydrogène. Au total, ce sont 2,1 milliards d’euros d’aides publiques qui vont être débloquées par le gouvernement.
Tarbes sert de véritable laboratoire pour tester et mesurer les performances de ces “briques” technologiques. Le site a dû adapter ses installations. Outre des dispositifs de stockage et de transport d’hydrogène pour tester les piles à combustible montées en série, un laboratoire dédié aux tests des batteries a également été installé. A cela s’ajoutent les modules de puissance. Aujourd’hui développés sur des chaînes de production pilotes, ces derniers devraient être industrialisés à Tarbes.
En matière de stockage, Alstom a fait le choix de la compression à 350 bars avec des capacités embarquées de 160 kilos d’hydrogène pour le futur Régiolis.
Quant aux piles à combustible, celles-ci sont directement fournies par Hélion, un fabricant basé à Aix-en-Provence, filiale à 100% du groupe Alstom depuis 2021.
Le premier train Alstom 100 % hydrogène, le Coradia iLint, circule déjà sur plusieurs lignes en Allemagne depuis 2019. Pour la France, le groupe a dû adapter sa technologie à la configuration du réseau ferré français en réadaptant le train bimode électrique-diesel. Les moteurs thermiques sont remplacés par les piles à combustible et réservoirs d’hydrogène pour une nouvelle configuration électrique-hydrogène avec batteries auxiliaires. En pratique, le mode électrique est raccordé au réseau par les caténaires classiques tandis que le mode hydrogène est activé sur les portions non électrifiées.(https://youtu.be/6T1U_HYCG3I)
Le développement de tels trains est un vrai défi technique car à la problématique de l’intégration des différents éléments – piles à combustible, réservoirs et batteries– s’ajoute la contrainte du poids – au maximum 17 tonnes par essieu - qui doit être maitrisée pour être sûr que le train soit en mesure de circuler sur n’importe quelle ligne.
La ligne Montréjeau-Luchon, ligne de montagne au dénivelé important sera un vrai test pour ce nouveau train qui confirmera qu’il peut circuler partout en France.