Dans le processus de renouvellement de la ligne de train Montréjeau-Luchon pour laquelle nous discutons âprement afin d’obtenir un résultat le plus proche possible de l’existant, nous rencontrons de lourdes difficultés pour obtenir que la ligne reste électrifiée… ce qui pourtant paraitrait être la moindre des choses dans un souci de développement durable et de non régression.
Or au bon sens technologique et au sentiment de dignité par rapport à ce qu’avaient réussi à faire nos anciens dans des temps pas forcement plus faciles économiquement et certainement pas plus faciles techniquement en terme de moyens mécanisés, on nous oppose le “bon sens économique de la rentabilité” dans un monde bien morose et pas très flatteur pour notre chère SNCF… Notre ligne après avoir vu sa caténaire cisaillée telle du vandalisme deviendrait une voie unique sur laquelle circuleraient….des “diesel” !
Mais attention, tout ceci à grand renfort d’études, s’il vous plaît … quand même, on n’arrive pas à un tel saccage sans que cela ait nécessité de nombreuses, longues et couteuses études en mobilisant les meilleurs ingénieurs de RFF ! Dame, vous pensez bien… !
Alors non ! Nous ne voulons pas d’une voie unique sans les voies existantes de croisement et de manoeuvres !
Non ! Nous ne comprenons pas que ce que nous sommes capables de réaliser au XXIème siècle soit très, très en deçà de ce que nos anciens avaient réussi à réaliser à coups de pioches au début du XXème, il y a cent ans !!!
Non ! Nous ne comprenons pas que pour un tel résultat et sans que la moindre pierre n’ait été bougée nous en soyons dèjà à quelques millions d’euros d’études pour autant de médiocrité !
Qu’y a-t’il à inventer sur cette ligne ? Rien ! Celle qui existe était très bien conçue, il ne s’agissait que de la rénover.
Que nous permettent d’obtenir toutes les coûteuses études réalisées ? Une ligne bien pire! Si c’est possible : passer de la traction électrique dans ces montagnes qui sont un des fleurons de l’énergie électrique verte française, dans ces vallées sensibles à la pollution de l’air, pour passer ici-même au diesel !
Pour rappel, la SNCF n’a plus entretenu la ligne pendant les soixante dernières années d’exploitation ce qui a conduit à sa suspension. L’opérateur ferroviaire vient de se rappeler qu’il avait quand même une obligation contractuelle d’entretien : lors du comité de Pilotage, la SNCF nous fait alors remarquer que très professionnellement, voire généreusement puisque ça a permis l’embauche de dix emplois aidés, une opération de débroussaillage de la voie sera effectuée.
Une “standing ovation” pour tant de sollicitude…