Préparer la nouvelle génération de trains de nuit

Préparer la nouvelle génération de trains de nuit

Depuis novembre 2014, la suspension de la circulation des trains sur la ligne Montréjeau-Luchon a rompu le service de nuit entre Paris et Luchon, liaison tant appréciée par les usagers. 

Après plusieurs décennies de sous-investissement, les Intercités de Nuit (ICN) ont vu leur démantèlement s’accélérer. L’État et la SNCF ont longtemps répété les prétextes de faible taux d’occupation et de déficit d’exploitation. C’est ainsi que l’État annoncera la fermeture de lignes dans la période 2016-2017, ne gardant que le Paris-Briançon et le Paris>Rodez-Toulouse-Latour-de-Carol, jugés essentiels pour la desserte du territoire. Pour la SNCF comme pour l’État, c’était clair : le train de nuit appartenait au passé. La Région Occitanie, par sa volonté, permettra le rétablissement en 2017 de la liaison Paris-Toulouse-Cerbère grâce à sa participation financière.

Les prétextes à fermeture de l’Etat et de la SNCF seront contredits puisque le taux d’occupation s’avère élevé et le déficit inférieur à celui des Intercités de jour.  Les lignes de nuit en service sont exploitées quotidiennement et empruntées par près de 400 000 voyageurs chaque année. Des enquêtes révèlent l’intérêt des usagers pour ce service de nuit, une solution de plus en plus plébiscitée pour voyager à travers la France et l’Europe. En témoigne une pétition du collectif “Oui au train de nuit” qui a recueilli en 2018 plus de 200 000 signatures. Le collectif élaborera alors un épais document comme contre-expertise pour mettre en lumière le véritable potentiel des ICN.

Les atouts des trains de nuit : écologiques, pratiques, répondant aux besoins de desserte des territoires enclavés, l’exemple des voisins européens (Allemagne, Autriche, Suisse, Suède,…) qui relancent les liaisons de nuit à l’échelle européenne sont des arguments qui ont certainement pesés pour convaincre l’Etat et la SNCF de relancer les ICN. 

Un plan de relance gouvernemental mobilise 100 millions d’euros pour remettre en service en 2021 deux nouvelles lignes de nuit supplémentaires :

  • Paris – Nice (depuis le 20 mai)
  • Paris – Tarbes (depuis le 10 décembre)

Les trains de nuit Intercités sont opérés par SNCF Voyageurs pour le compte du ministère des Transports qui est l’autorité organisatrice des trains d’équilibre du territoire (TET). SNCF Voyageurs se dit «  mobilisé pour réinventer un modèle de voyage en train de nuit qui réponde aux attentes d’aujourd’hui en matière d’offre, de confort à bord et de qualité de service ». 

Pour assurer un meilleur service des deux nouvelles lignes, 51 voitures font l’objet d’un programme de remise à niveau ainsi que l’adaptation des installations de maintenance.
Est également engagé, à la demande du ministère des Transports, un programme de rénovation de l’ensemble des voitures Intercités de nuit 1re et 2de classe des lignes Paris-Briançon et Paris-Latour de Carol. À la clé, de nombreuses avancées concrètes pour le confort et les services aux voyageurs : une meilleure insonorisation, des couchettes, liseuses et tablettes entièrement refaites, connexion wifi, centrale d’alarme incendie, nouveaux points d’eau et toilettes,… Les voitures rénovées commenceront à entrer en service à partir de fin 2022 et durant l’année 2023.

Espérons que l’effort de communication commerciale se traduise par toutes ses réalisations.

Pour le territoire du Haut-Comminges la remise en service de la liaison Paris-Tarbes autorise le retour du train de nuit à Luchon dès que la ligne Montréjeau-Luchon sera rouverte. L’enjeu est important pour le nouveau développement économique des thermes, des stations de ski et des activités touristiques.

L’association CDRIC continuera à se mobiliser pour le retour du train de nuit à Luchon dans les meilleurs délais et aux meilleures conditions.

lien vers le site “Oui au train de nuit” : https://ouiautraindenuit.wordpress.com